La concurrence à la SNCF ?
03/12/2014
Capitaine Train est en mesure de "casser" le monopole du rail...
Attaquer la SNCF sur son terrain, sa filiale de réservation, SNCF.com, est audacieux... mais aujourd'hui justifié, par un comportement "inexplicable" de fixation des prix...
Les prétextes de "remplissage" n'expliquent pas les "quotas" de billets seniors par train, ni les modifications incessantes de tarif, que même les employés de guichet ne comprennent plus.
Ce que les grandes agences, comme OPODO, EXPEDIA n'ont jamais obtenu de la part de la SNCF, Capitaine Train pourrait ainsi faire plier Goliath et ses règles de fonctionnement absurdes...
Les affiliés de la CGT (cheminote) n'ont pas vu venir le coup !
Capitaine Train, la start-up qui défie la SNCF
Le Figaro du 3 décembre 2014
L’entreprise spécialiste de la réservation de billets de train vient de lever 5,5 millions d’euros.
Son nom ne laisse aucun mystère : chez Capitaine Train, on adore les trains. « Nous sommes très fiers de travailler dans ce secteur », affirme le PDG de cette jeune start-up, Jean-Daniel Guyot. Son entreprise spécialiste dans la vente de billets de train a annoncé jeudi une levée de fonds de 5,5 millions d’euros. Cette opération est menée par le fonds Alven Capital. Parmi les investisseurs, on retrouve Kima Ventures, un établissement cofondé par le patron de Free Xavier Niel.
Ouvert au grand public en 2012, Capitaine Train a séduit les utilisateurs et les investisseurs grâce à une promesse simple : « Arrêtez de vous prendre la tête, prenez plutôt le train. » Sur leur site, la corvée de l’achat de billets devient ludique. On peut très facilement réserver des trajets en France et en Europe. Capitaine Train propose en outre des combinaisons de voyages qu’on ne trouve pas sur le site de réservation de la SNCF, voyages-sncf.com.« Grâce à ces solutions, on peut remplir les trains et garantir les prix les plus bas », précise Jean-Daniel Guyot.
Il dispose aussi d’une application pour smartphone et tablette qui permet à la fois de réserver et de récupérer rapidement les références de son voyage.
Libéralisation du marché
Le destin de Capitaine Train est intimement lié à celui de son premier rival et actuel leader du marché, voyages-sncf.com. La start-up est née en 2009, à la suite d’une condamnation de l’Autorité de la concurrence qui a forcé la compagnie ferroviaire française à permettre la vente de ses billets à la concurrence. Il faudra néanmoins attendre 2012 pour que Capitaine Train soit ouvert au grand public. Le service a aussitôt profité un beau phénomène de bouche-à-oreille, le tout sans publicité : sa première campagne marketing date de 2014. Capitaine Train revendique aujourd’hui plus de 460 000 utilisateurs et espère élargir davantage son public. Il lorgne aussi le marché professionnel : 40 % de ses clients réservent des billets pour un voyage d’entreprise.
Malgré sa belle croissance, le chemin est encore long pour rattraper la popularité de voyages-sncf.com. En 2013, la filiale de la SNCF a vendu plus de 75 millions de billets pour 4 milliards d’euros de volume d’affaires.
Capitaine Train, de son côté, vend 5 000 billets par jour, soit 1,8 million par an, et ne communique pas son chiffre d’affaires, réalisé grâce à des commissions. « On fait la course avec des acteurs partis douze ans plus tôt, relativise Jean-Daniel Guyot. Il s’agit d’un marché qui évolue lentement. »
« Faire le lien entre tous les concurrents »
Le PDG de Capitaine Train croit pourtant en la pérennité de son entreprise. « Le marché du billet de train est énorme et commence à se libéraliser en Europe, explique-t-il. Il est nécessaire d’avoir des acteurs neutres pour faire le lien entre tous les concurrents. » Sur Capitaine Train, on peut réserver des billets d’une dizaine de compagnies ferroviaires européennes, réunies sur une même plate-forme. L’entreprise a d’ailleurs annoncé la nomination de Daniel Beutler, ancien de Deutsche Bahn France (filiale française de la compagnie ferroviaire nationale allemande). « Nous sommes très heureux qu’une personne qui a longtemps travaillé dans l’industrie du rail reconnaisse notre potentiel, se réjouit Jean-Daniel Guyot. C’est un très bon signe pour la suite. »
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