La transition énergétique...
20/05/2014
Une solution coûteuse pour tous, une aberration technologique...
Le Figaro du 20 mai 2014
Sur les trente dernières années, la France est arrivée à "stabiliser" le prix de l'énergie électrique pour le particulier, grâce à son parc électro-nucléaire, pratiquement en dessous du taux d'inflation moyen, et ceci sans production de gaz carbonique !
La gaz de ville, lui, s'est envolé sur la même période, ce qui explique la réticence des nouveaux constructeurs à s'équiper de chaudières à gaz...
Aujourd'hui cette compétitivité de l'électricité est menacée par l'obligation de financer les "énergies renouvelables" par le biais d'un lourde taxe additionnelle, la CSPE et par l'abandon des "tarifs réglementés" sous la pression de l'Europe, sans aucun rapport avec la technologie de production !
Pourquoi vouloir aujourd'hui affaiblir notre avance technologique (et nos capacités d'exportation) pour des raisons essentiellement idéologiques ?
L’énergie est-elle bon marché en France ?
Le Figaro du 20 mai 2014
Grâce au parc nucléaire, les tarifs de l’électricité sont très attractifs. L’État a choisi de privilégier les ménages plutôt que les entreprises. Avec les menaces sur le nucléaire et l’émergence du renouvelable, les prix vont monter
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C’est un discours qui porte. Selon EDF, les Français paient leur électricité environ 40 % moins cher en moyenne que leurs voisins européens. De son côté, GDF Suez souligne que les prix réglementés du gaz ont baissé de 2,5 % depuis un an et demi. Ces données sont avérées mais elles doivent aussi être mises en perspective : entre 1999 et 2013, les tarifs du gaz se sont envolés de 80 %. Dans l’électricité, les prix réglementés ont bondi de 5 % en août 2013 tandis qu’une nouvelle hausse - du même montant - est d’ores et déjà programmée pour cet été. À douze mois d’intervalle, la facture EDF pour les ménages prendra ainsi 10 %.Dans ces conditions, la vision d’une France aux prix modiques de l’énergie doit être scrutée avec précision. D’autant que les tarifs réglementés, l’une des spécificités hexagonales censées protéger le consommateur contre des variations trop fortes, vont peu à peu disparaître de la circulation.
Les particuliers privilégiés
Décrié ou pas, le parc nucléaire d’EDF - 58 réacteurs pour 19 centrales - possède un immense avantage pour le consommateur domestique : les installations, largement amorties, permettent à l’électricien de consentir des tarifs parmi les plus avantageux en Europe. Selon les données Eurostat, un ménage allemand paierait son électricité près de 80 % plus cher que son homologue dans l’Hexagone. Un avantage énorme en termes de protection du pouvoir d’achat, ce qui explique que les gouvernements français successifs ont toujours défendu pied à pied devant la Commission européenne le maintien des tarifs réglementés pour les particuliers.
Dans le gaz, la situation est différente : GDF Suez, qui produit seulement 10 % de ses contrats long terme, ne peut pas proposer des prix aussi attractifs que le fait EDF grâce à son nucléaire. En revanche, l’autre géant de l’énergie est en mesure d’obtenir de bons prix grâce à l’effet volume et à la diversité de ses fournisseurs (Norvège, Russie, Algérie et Pays-Bas pour les principaux). Ses tarifs, comparés aux autres pays de l’Union européenne (UE), se situent dans la moyenne.
L’électricité bon marché dans l’Hexagone ne signifie pas que tous les segments de clientèle en profitent : les entreprises ne sont pas protégées comme en Allemagne où les exonérations et/ou les plafonnements concernent la quasi-totalité des taxes s’appliquant à l’électricité. Outre-Rhin, certains industriels peuvent même se voir tout simplement dispensés du tarif d’accès au réseau électrique. Ils paient deux fois moins cher leur électricité que les ménages allemands. La stratégie tarifaire est bel et bien un choix politique : Berlin soutient les entreprises quand Paris se préoccupe d’abord des ménages.
Enjeu de compétitivité
Le choix du particulier plutôt que de l’entreprise n’est pas sans conséquence. Actuellement, le poste énergie couvre de 10 à 20 % des charges d’une administration ou d’une entreprise du tertiaire. Mais pour un acteur industriel, ce budget tourne autour de 30 % en moyenne. L’équation est immédiate : dès que les prix de l’énergie grimpent, la compétitivité des entreprises est aussitôt mise à mal. Voilà pourquoi les électro-intensifs, c’est-à-dire les groupes industriels très gros consommateurs d’électricité, négocient pied à pied avec EDF pour obtenir des conditions commerciales satisfaisantes dans le cadre d’un contrat pluriannuel. Toutefois, EDF rappelle à intervalles réguliers que le « vrai » coût du nucléaire inclut toutes les dépenses du cycle de l’atome, c’est-à-dire jusqu’au démantèlement des centrales. Il peut s’appuyer pour cela sur l’analyse de la Cour des comptes, qui évalue le coût du nucléaire à environ 50 euros le MWh.
Quoi qu’il en soit, les entreprises françaises regrettent de ne pas profiter plus de l’avantage induit par le nucléaire. De nombreux chefs d’entreprise jugent qu’avec des prix plus bas, la compétitivité des sociétés installées en France serait meilleure. Une telle politique pourrait freiner voire stopper la désindustrialisation. Aux États-Unis, grâce à la chute des prix de l’énergie liée à l’émergence des gaz de schiste, de nombreux industriels américains mais aussi des pays émergents ont décidé de réinvestir dans la construction de nouveaux sites (chimie, pétrochimie, sidérurgie…).
La facture du renouvelable
La France pourra-t-elle longtemps tenir le cap d’une électricité bon marché pour ses 35 millions de foyers ? Rien n’est moins sûr car de nombreux facteurs risquent de peser sur la facture à court terme. Le soutien aux énergies vertes est l’un des principaux. Comme ses partenaires de l’Union européenne (UE), la France s’est vu assigner la règle des « trois fois vingt » à l’horizon de 2030 : 20 % d’énergie d’origine renouvelable, 20 % d’efficacité énergétique supplémentaire et 20 % d’émission de gaz à effet de serre en moins.
Pour appuyer cet essor du renouvelable, EDF rachète leur électricité - à un prix subventionné - aux producteurs d’énergies vertes (éolien, solaire, biomasse…). Ce surcoût pour l’électricien est répercuté auprès du consommateur avec l’instauration d’une taxe, la contribution au service public de l’électricité (CSPE), qui augmente régulièrement : en 2014, elle devrait dépasser les 6 milliards d’euros - à raison de 16,50 euros le mégawattheure (MWh) - contre 5 milliards d’euros en 2013.
En marge du renouvelable, les consommateurs seront aussi mis à contribution pour le maintien de l’industrie nucléaire française, qui assure actuellement plus de 75 % de la production d’électricité en France. Âgées en moyenne de 25 ans, les 19 centrales d’EDF doivent être prolongées au minimum jusqu’à 40 ans. À cet horizon, pour les remplacer, l’électricien tricolore pourrait être obligé de mettre en service de nouveaux réacteurs : un investissement énorme quand on sait que le prototype de l’EPR - actuellement en chantier à Flamanville (Manche) - est évalué au bas mot à 8 milliards d’euros.
Certes, EDF espère bien que les pouvoirs publics lui donneront le feu pour vert pour allonger la durée de vie de son nucléaire jusqu’à 60 ans. Mais cette fois, le groupe devra effectuer de lourds travaux pour garantir la pérennité de ses installations, via notamment le remplacement des gros composants : un effort estimé à environ 400 millions d’euros par réacteur. Il poussera les prix à la hausse, bien moins toutefois que le remplacement massif du nucléaire par d’autres énergies, notamment renouvelables dont les coûts de production sont supérieurs au prolongement du parc nucléaire.
L’enjeu des tarifs réglementés
Attention, révolution à l’horizon : les tarifs réglementés du gaz et de l’électricité, qui régissent le marché de l’énergie dans l’Hexagone depuis plusieurs décennies, sont en voie d’extinction. Du moins pour les professionnels (artisans, petits commerçants, services, industriels…) : pour le gaz, cette disparition s’effectuera progressivement entre le 19 juin 2014 et le 1er janvier 2016. Dans l’électricité, cette suppression des tarifs réglementés pour la totalité des professionnels démarrera après le 31 décembre 2015. Précision de taille : les tarifs réglementés continueront à s’appliquer pour les clients particuliers.
Cette révolution aura-t-elle un impact significatif sur les prix de l’énergie : « Il est encore trop tôt pour le dire, ce qui est certain en revanche, c’est qu’il faut cesser de considérer les tarifs réglementés comme un minimum, souligne un spécialiste du secteur, ils sont simplement devenus un indicateur économique, de plus en plus concurrencé. » D’une certaine manière, cette disparition va mettre fin à une référence bien aisée pour juger des tarifs. Décidément, la France a peu de chances de rester un îlot où l’énergie est - relativement - bon marché.
4 commentaires
Sans production de dioxyde de carbone mais avec production de déchets radioactifs dont le stockage et l'élimination restent à ce jour sans solution valable.
Et sans avoir pris en compte dans le prix du kWh le coût du démantèlement des centrales, pour lequel on n'a pas la moindre idée de la façon de le réaliser, ni du temps que cela prendra ou prendrait!
Voilà qui va nuire à la compétitivité de l'électricité!
Quant aux énergies renouvelables, elles sont, avec la réduction de notre consommation forcenée, la seule solution réelle pour l'avenir.
Rabâchage, propagande... le renouvelable ne peut être qu'un complément ! Le monde moderne fonctionne sur une mécanisation croissante des activités depuis James Watt...Le grand saut dans le monde moderne vient de l'utilisation de l'énergie à des coûts faibles... Aujourd'hui aucune réflexion sensée ne veut admettre, que notre civilisation disparaîtra "sans énergie"...
Rabâchage, ta propagande pour le nucléaire!
Tu l'as dit,sans énergie le monde disparaîtra.
D'où la nécessité de ne pas la gaspiller, par exemple en "communiquant" sans raison réelle et de trouver de nouvelles sources d'énergie renouvelables celles-là!
L'énergie à coût faible, c'est du passé.
Et s'il te plaît, laisse James Watt reposer en paix! Qui sait ce qu'il aurait pensé de tout ça?
Vas-tu nous parler du dernier rapport de la Cour des Comptes sur l'évolution probable du coût de l'électricité d'origine nucléaire?
Y a-t-il une autre solution que d'économiser l'énergie et toutes les ressources fossiles (sable, métaux, etc)?
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