La "sardine"de la Baie et le "collège numérique"...
17/05/2014
Le "Kenevedenn", dernier bolincheur de Port Maria...
Le temps est "impitoyable" ! penser qu'un bateau de 1977 recherche encore de la sardine dans les courreaux de Belle-ïle et en ramène 4 à 5 tonnes à chaque débarquement, c'est vraiment la fin d'une époque... celle des salaires de misère, alors que nos voisins suisses pinaillent pour un Smic à 3.300 euros...
Les activités "rentables" ne sont plus les même aujourd'hui et la France ici à Quiberon dévoile un pays, écartelé entre la tradition et la peur des technologies nouvelles !
Le "collège" de la République, unique et démocratique, est aussi en retard, que cet équipage du Kanevedenn...
matériel informatique "hors d'âge", des enseignants, qui pratiquent un peu contraints et forcés, l'absence d'un corps spécialisé enseignant (les profs de technologie font ce qu'ils peuvent), des pratiques informatiques, qui relèvent du temps de la machine à vapeur...
Douce France, doux pays de mon enfance...
Kanedevenn, le dernier bolincheur
Télégramme du 15 mai 2014
L'équipage du « Kanedevenn », au départ de Port-Maria..
La pêche à la sardine a fait les beaux jours de Quiberon. Si le petit poisson argenté est toujours mis en boîte dans quelques usines, les pinasses sardinières ont disparu depuis longtemps des quais de Port-Maria. Un unique bateau, un sardinier bolincheur, se consacre encore à cette pêche : le « Kanedevenn ».
« C'est une pêche qui ne s'ouvre pas à tout le monde. Ce n'est pas évident. Déjà, elle demande d'avoir un équipage assez nombreux. À bord, nous sommes cinq ou six ». Didier Jacob est le dernier héritier d'une longue tradition de pêche à la sardine sur Quiberon. Si le port a conservé une activité de pêche artisanale, avec plus d'une centaine de petits bateaux, le patron du « Kanedevenn » (arc-en-ciel en breton) et son équipage sont les seuls à traquer le petit « bleu ». Une activité qui semble avoir toujours relevé de l'évidence pour Didier Jacob : « Depuis quand je pêche la sardine ? Eh bien, depuis toujours », rigole-t-il. Son histoire avec le « Kanedevenn » vient de loin, de très loin. Des débuts du bolincheur, en fait. Le bateau a été construit en 1976 au chantier naval de Belz. C'est son père qui a acheté et patronné le navire. « Moi, je suis monté à bord pour une première saison comme mousse, en 1977 ». Et il n'en est jamais vraiment descendu. Alors, quand les autres sardiniers ont définitivement jeté l'ancre, Didier a continué comme matelot. Et, finalement, en devenant le patron du « Kanedevenn » en 1995.
La sardine a migré vers les courreaux de Belle-Ile
À Quiberon comme ailleurs, la campagne vient tout juste de reprendre. Elle s'étalera jusqu'à novembre. Mais plus dans les mêmes zones de pêche qu'autrefois. Le « Kanedevenn » sort actuellement dans les courreaux de Belle-Ile, de plus en plus loin. « On ne trouve plus de sardines dans la baie de Quiberon, il faut aller chercher dans les environs de Belle-Ile. La ressource a disparu dans ce coin », explique le patron du "Kanedevenn", qui ramène tout de même dans ses filets entre trois et quatre tonnes de poissons à chaque sortie. La disparition des sardiniers n'a pas contribué à ramener le poisson dans la baie...
La pêche à la bolinche
Didier et son équipage poursuivent néanmoins la tradition, répétant les gestes et techniques hérités de ceux qui les ont devancés : ils repèrent d'abord les bancs de sardines les plus avantageux à l'aide d'un sonar. Puis encerclent ce banc, en lâchant les 340 m du filet. Une nasse qui va ensuite se refermer, emprisonnant les poissons qui s'y trouvent. Ne reste ensuite qu'à garder « ces demoiselles », comme Didier les appelle, au frais dans des bacs réfrigérés à l'eau de mer. Cette pêche « à la bolinche » n'est pas le seul héritage transmis de père en fils dans la famille Jacob. Comme son père avant lui, Didier Jacob est devenu le grand pourvoyeur de la célèbre Fête de la sardine quiberonnaise, pour laquelle 550 kg de sardines sont pêchés... Si les fils de Didier Jacob ne devraient pas reprendre le flambeau, tout Quiberon espère que l'un des cinq matelots se jettera à l'eau (façon de parler), après la retraite du patron. Pour que le « Kanedevenn » ramène encore dans ses filets l'argent des courreaux de Belle-Ile.
Suisse, le salaire minimum à 3.300 € va-t-il être adopté ?
Télégramme du 17 mai 2014
Consultation symbolique, demain, en Suisse. À l'initiative des syndicats et des partis de gauche, les Suisses vont voter sur l'instauration d'un salaire minimum de 4.000 francs suisses (3.300 euros) brut ou 22 CHF (18,00 euros) de l'heure, considéré comme un seuil incontournable dans un pays qui compte parmi les plus riches au monde. Ce salaire minimal, s'il est adopté, est le plus élevé au monde. À titre de comparaison, le salaire horaire minimal en France est de 9,43 euros. En Espagne, il est de 5,05 euros et, en Allemagne, il sera à 8 euros à partir de 2015. Depuis plusieurs semaines, le débat des partisans (ci-dessus, une manifestation à Genève) et opposants fait rage en Suisse. Selon les derniers sondages, ce texte, qui a pour but de donner « un salaire digne » aux quelque 330.000 personnes qui travaillent pour moins que ce montant en Suisse, a cependant de fortes chances d'être massivement refusé par la population, qui craint que de tels minima salariaux n'aboutissent à une hausse du chômage.
Des parlementaires alertent sur le retard du développement de l’économie numérique
Les Echos du 14 mai 2014
Romain Gueugneau
Dans leur rapport, présenté aux députés, Corinne Erhel et Laure de La Raudière formulent des propositions pour accélérer la conversion numérique de la France.
Les deux rapporteuses pointent le manque de culture numérique en France ou encore la faiblesse des investissements en capital-risque. - AFP
« Il n’y a plus une minute à perdre ! ». Les députées Corinne Erhel (SRC) et Laure de La Raudière (UMP) tirent la sonnette d’alarme sur le développement de l’économie numérique en France. Et tentent de mobiliser les élus et le reste de la population pour accélérer la conversion numérique de la société.
Chargées l'an dernier d’une mission d'information sur le sujet par la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, les deux parlementaires ont présenté leur rapport ce mercredi. Elles formulent tout d’abord un constat et poussent à la prise de conscience. « Aujourd’hui, on ne se connecte plus, on est connecté, explique Laure de La Raudière. Le numérique est devenu une composante fondamentale de la troisième révolution industrielle. Il faut faire en sorte que la France en tire parti ». Pour cela, il serait nécessaire de comprendre le fonctionnement de l’économie numérique et les modèles économiques des entreprises, basés sur « l’innovation permanente, la captation de la multitude et des rendements d’échelle jamais atteints ».
Si les deux rapporteuses reconnaissent que la France possède de sérieux atouts, elles pointent aussi d’importantes lacunes : le manque de culture numérique dans le pays, la difficulté des entreprises à se projeter à l’international dès leur naissance ou encore la faiblesse des investissements en capital-risque.
L’informatique au collège
Pour y remédier, le rapport formule diverses recommandations. D’abord sur le thème de l’éducation. Corinne Erhel et Laure de La Raudière proposent « d’éveiller dès le primaire les jeunes écoliers au code informatique ». L’enseignement de l’informatique pourrait également être rendu obligatoire au collège, « quitte à sacrifier une autre matière ». Les nouvelles formes d'enseignement dispensées par des structures comme celle mise sur pied par Xavier Niel, Ecole 42, qui forme des jeunes sans diplômes aux métiers du numérique, doivent être davantage prises au sérieux. L’accent devrait aussi être mis sur la préparation à de nouveaux métiers comme celui de « data scientists », ces spécialistes de l’analyse et du traitement des montagnes de données, et le développement de nouveaux cursus universitaires en conséquence.
La culture du numérique doit également s’étendre dans les grandes entreprises. Outre des recommandations sur les besoins en formation continue pour accompagner la mutation des métiers, le rapport propose d’obliger les groupes du CAC 40 à intégrer dans leur conseil d’administration un fondateur de start-up. « Cela oblige à une certaine ouverture. Les grands groupes ne sont pas toujours conscients que l’innovation peut aussi venir de l’extérieur », estime Laure de La Raudière. Un amendement relatif à cette proposition sera d’ailleurs déposé dans le projet de loi sur l’économie sociale et solidaire, actuellement en débat à l’Assemblée.
Trou d’air dans le financement
Le problème du financement des entreprises innovantes est un autre sujet majeur abordé par le rapport. Si la phase d’amorçage est plutôt bien couverte en France avec de nombreux dispositifs, privés ou publics, la phase de développement est plus compliquée. « La France connaît un réel trou d’air lorsqu’il d’aider au financement et au développement des start-up au-delà de 20 millions d’euros », estiment les auteurs du rapport. Les députées invitent à s’inspirer des systèmes mis en place à l’étranger comme en Israël, et encouragent l’Etat à investir dans des fonds d’investissement privés pour dynamiser le capital-risque.
« Rien ne pourra se faire si la France agit seule, reconnaît Laure de La Raudière. De nombreuses discussions doivent être portées au niveau européen ». C’est notamment le cas pour ce qui est du cadre juridique et fiscal, qui doit accompagner le développement de l’économie numérique. Il faut par exemple assurer une fiscalité équitable entre les différents pays de l’Union, proposent les députées, pour éviter l’exil de start-up prometteuses hors de France.
Couple franco-allemand
Travailler au niveau européen ne sera pas forcément facile. Mais les parlementaires prévoient dans un premier temps d’aller discuter avec leurs homologues allemands. « Une commission Internet a été créée au Bundestag. On parle des mêmes sujets, on peut donc avancer ensemble. Ce genre de collaboration pour le développement du numérique peut aussi être un moyen de réenchanter le rêve de la construction européenne », veut croire Laure de La Raudière. Un bon sujet de campagne pour les élections du 25 mai.
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