Centre-ville et zones périphériques ?

Les halles d'Auray, un îlot central en mal de fréquentation
Télégramme du 28 février 2013

Au coeur de la ville, les halles d'Auray comptent 20 commerçants qui ont la réputation de proposer des produits au bon rapport qualité-prix. Pourtant, la clientèle baisse...

En ce mercredi matin, il est question viande de cheval sous les halles d'Auray. Forcément. Mais, plus étonnant, c'est qu'en l'absence du boucher chevalin, c'est avec le poissonnier que l'on parle équidé. « Nous, on a du cheval de mer. Mais il est protégé. Vous ne risquez pas d'en manger », plaisante Frédéric de La caque aux folies avec sa clientèle. On ne peut certes pas vraiment parler de foule des grands jours. Néanmoins et après une période post-fêtes très calme, les halles alréennes voient passer un petit flux de clients en cette première semaine de vacances d'hiver. Parmi eux, Jeanine, une habituée des lieux venue chercher des ailes de raie. « Un produit de saison qui présente un bon rapport qualité-prix », note Frédéric. Jeanine acquiesce : « J'aime bien venir ici. Les halles ont une bonne réputation. Les prix ne sont pas plus chers qu'en grande surface et beaucoup moins que sur la côte ». Réputées, c'est vrai. Reste que ces halles qui comptent vingt commerçants, dont un petit nouveau, un boulanger-pâtissier aux produits sans gluten et sans glucose, souffrent quand même d'un mal de fréquentation. La faute aux travaux, ou plutôt à une certaine anarchie dans les jours de fermeture des lieux, au moment d'en refaire le carrelage, regrette Frédéric. « Les gens ne savaient plus quand venir et ont fini par prendre des habitudes ailleurs. C'est sûr, ça nous a porté préjudice ».

Trop de stands fermés
Évidemment, on évoque aussi le stationnement. Pour Frédéric, le problème repose déjà sur un manque de signalétique. « Il y a bien un parking à 50 m, mais enclavé dans un pâté de maison, on ne sait pas comment y entrer ni en sortir », déplore le poissonnier, rejoint dans son avis par Jean-Guy de la boucherie-charcuterie Kersuzan. Un boucher qui devait se sentir bien seul, ce mercredi matin, dans son coin des halles, cerné par les stands fermés. L'absence des commerçants. Pour le maraîcher Franck Hesry, c'est aussi là que le bât blesse. « Une présence accrue des commerçants serait bénéfique pour tous. Le monde attire le monde », estime celui qui a repris le stand « Aux quatre saisons » en juillet dernier. « Si les clients étaient sûrs de pouvoir trouver tout ce dont ils ont besoin, ils viendraient plus facilement ». Qui de l'offre ou de la demande ? C'est un peu comme la viande de cheval, on pourrait en causer longtemps le long des étals. En attendant et parce que les travaux, qui ont pu en perturber certains, sont bel et bien finis, rappelons que les halles d'Auray sont rouvertes du lundi au samedi, le matin. À bon entendeur.
Stéphanie Biju