Niveau des boues, niveau des prix...

Plaisanciers de Port-Haliguen, la grogne continue
Télégramme du 7 décembre 2012

«Voilà bientôt dix ans que l'on parle du désenvasement de Port-Haliguen. L'état de ce dernier se dégrade. Le bloc marine 2012 indique que Port-Haliguen est accessible tous coefficients. Ce n'est pas le cas et l'augmentation de la redevance pour port en eaux profondes dépasse chaque année l'inflation. Il faut le rétablissement du service de base». Jean Poitou, président de l'Association des plaisanciers de Port-Haliguen (APPH), ne cache pas son mécontentement. «De plus, la Sagémor veut mettre en place en 2013 un nouveau contrat, avec un système bonus-malus. On veut nous imposer de sortir en mer 30 jours par an moyennant un bonus (réduction jusqu'à 30%) et pour les autres un malus pouvant atteindre 100% sur les tarifs de base selon la catégorie. Sans oublier l'augmentation de la redevance de 1,9%, en 2013». L'APPH est donc opposée à l'augmentation. «Nous l'avons fait savoir jeudi dernier à Gérard Pierre, président du conseil portuaire et vice-président du conseil général au cours d'une réunion à la mairie de Quiberon. Nous demandons de geler les tarifs jusqu'au début des travaux de rétablissement des profondeurs. Certains jours, il est impossible de sortir».

Le projet plaît
Le projet d'aménagement de Port-Haliguen, dévoilé en janvier prochain, plaît à l'association. À cette occasion, la vase doit être déplacée. Mais pour l'APPH, la vase vient de la baie de Quiberon et doit y retourner. «Ce ne sont pas 150.000m³ de sédiments qui posent problème pour les 8milliards de m³ d'eau. Un port, ça doit être entretenu», reprend le président. Autre sujet de préoccupation de l'APPH: «L'article R*211-11 du code des ports maritimes stipule que le produit des redevances d'équipement des ports de pêche et des ports de plaisance ne peut être utilisé qu'à des dépenses effectuées respectivement dans l'intérêt de la pêche ou de la plaisance et relatives à l'établissement, à l'amélioration ou au renouvellement et à l'entretien de tous les équipements du port et à l'amélioration des profondeurs de ses rades, passes, chenaux et bassins. Or on s'étonne qu'une partie des redevances soit utilisée à des démonstrations nautiques comme la Semaine du golfe. Ceci est complètement illégal, c'est une action détournée pour faire supporter cette charge aux usagers». Et Jean Poitou de conclure: «On souhaite un joli port et pouvoir naviguer».

Dominique Hérisset s'explique sur la redevance
Interrogé sur la grogne des associations de plaisanciers dont une partie des redevances serait utilisée à des manifestations sportives, Dominique Hérisset, directeur de Port-Haliguen, a expliqué que cette somme allouée pour les manifestations morbihannaises, est minime, entre 4.000 et 5.000€. Tout en sachant que l'investissement de certains ports est plus important et que leurs excédents d'exploitation permettent de financer des travaux, comme à Port-Haliguen. C'est grâce à ces fonds, durant les cinq dernières années, que plus de trois millions d'euros ont été investis pour le renouvellement des pontons, des sanitaires, des cuves et de la station d'essence. Un investissement beaucoup plus important que la redevance versée au syndicat mixte de ports du Morbihan.

Décision dans les jours prochains
Concernant le gel de la redevance pendant un certain temps, Gérard Pierre a proposé une augmentation minime de 1%. Devant le refus des associations de plaisanciers, une décision devrait être prise dans les jours prochains. «Il faut savoir, reprend Dominique Hérisset, que les futurs travaux de Port-Haliguen sont estimés sur quinze ans à dix millions d'euros pour 700.000 de redevances. Un comité de pilotage permettra d'optimiser les emplacements. Rien n'a été décidé. Il y aura une réflexion sur les contrats en collaboration avec les associations d'usagers du port». Concernant l'accessibilité au port en cas de mauvais temps «certaines zones sont accessibles avec des tirants d'eau de trois mètres, par exemple les rouliers. La station d'essence ne pose aucun problème pour les petits tirants d'eau. Seulement un tiers des bateaux ne peut pas rejoindre son emplacement pendant les gros coefficients», a continué Dominique Hérisset. Et de conclure: «Nous venons d'obtenir la validation de modification et le déplacement de la fosse élévatrice qui passe de quatre à cinq mètres de large. Cela nous permettra d'accueillir des bateaux jusqu'à 17mètres. L'entretien pourra ainsi être effectué par des entreprises de la presqu'île».