Pissenlit commun ?

Flore de Vannes, les pissenlits, stars du 10juin
Télégramme du 30 mai 2012

Haro sur le désherbage des trottoirs et des murs! Le week-end du 9 et 10 juin 2012, les «sauvages» de la ville vont être recensées. Un programme sérieux et ludique initié par le Muséum national d'histoire naturelle.

D'habitude, elles sont éradiquées sans ménagement. Car, entre les pavés, sur les trottoirs ou nichées dans les murs, elles ne font pas propres. Elles? Les «sauvages» de la ville. Ces «mauvaises» herbes urbaines intéressent aujourd'hui les scientifiques. De très sérieux spécialistes ont commencé à faire leur inventaire car elles participent à la dépollution de l'air, de l'eau et des sols. Contrairement aux idées reçues, elles participent donc à la qualité de vie des citadins. L'an dernier, une première enquête a été menée à Paris. Surprise, dans le Passage des deux portes, au coeur du XXe arrondissement, quelque 35 espèces ont été identifiées! Une vraie biodiversité. Du coup, le Muséum a étendu son opération à toute la France.

Le grand public aussi

À Vannes, les botanistes de Bretagne vivante ont pris la balle au bond. «Nous sommes dans la même démarche de science participative que pour le comptage des oiseaux des jardins», explique Jean-Pierre Mousset, chargé de la communication de l'association. Pour ne pas perturber le recensement, la ville de Vannes a stoppé le nettoyage de plusieurs rues. Car les bénévoles de l'association ont repéré quelques «spots» pour cette première édition. «Le trio de tête sera certainement le pissenlit commun, la vergerette du Canada et la cymbalaire des murs, appelée aussi ruine-de-Rome», estime Brigitte Bodiguel, botaniste de l'association. Mais il y aura peut-être des invitées surprises. Comme pour les oiseaux, le grand public est invité à se faire agent recenseur. «La relation des gens n'est pas la même avec les oiseaux et avec les mauvaises herbes... Nous serons donc à leurs côtés», précise l'ancienne pharmacienne. Une douzaine de connaisseurs de Bretagne vivante, mais aussi de la Réserve naturelle des marais de Séné et de l'Université Bretagne-Sud seront présents pour faire découvrir aux différents groupes des plantes parfois minuscules. «L'idée est également de changer le regard des gens sur ces plantes. De les rendre plus curieux, plus respectueux», poursuit Jeanine Le Berrigaud, présidente de la société d'horticulture, partenaire de l'opération.

Le programme

Samedi 9 juin, à 17h au Palais des arts: conférence de Nathalie Machon, professeure d'écologie au Muséem national d'histoire naturelle de Paris sur les missions du Muséum à travers l'exemple de l'opération «Sauvages de ma rue». Entrée libre. Dimanche 10juin, à 9h30 et à 14h, au départ du cloître du conservatoire de musique: sorties «recensement». Après une présentation de l'opération, une heure de découverte sur le terrain. Vers 17h, présentation de la transmission des données au Muséum. Gratuit. Pratique Renseignements et réservations: 02.97.66.92.76 ou www.reservedesene.com En savoir plus: www.sauvagesdemarue.fr