Le "fétichisme" local...
24/01/2012
Les "mégalithes" ont profondément marqué le paysage et la mentalité du pays
Dans un paysage de dunes, de mer et de vide Erdeven s'accroche aujourd'hui à des tôles déchiquetées de l'épave du TK Bremen...
Rappelons les querelles pichrocholines encore récentes sur l'érection d'un monument à la gloire du "peuple des dunes". Soulignons le mauvais état de la "main verte", dont la date de 1975 est cachée par la rouille de bord de mer...
Alors un bout de tôle en plus ? quelle misère et quel avenir pour une commune aussi grande que Saint Pierre, qui n'était rien du temps de la splendeur du port de pêche d'Etel...
Au fond les vraies questions ici demeurent : l'intérêt d'une centrale nucléaire à Etel ou dans les environs pour faire face au prochain "black out" électrique de la Bretagne, l'activité économique générée par l'extraction du sable marin par Lafarge, la gestion de ces immenses dunes désertes, qui attirent nudistes et autres personnages...
La "technologie" est venue des Pays Bas, admirée par les habitants locaux parqués comme des singes dans un zoo à l'envers !
Bientôt la "tour Eiffel" de pacotille sera remplacée par le "lambeau d'acier made in TK Bremen" pour plaire aux zoulous de la côte, incapables de faire des plans d'avenir et de préparer l'avenir de leurs enfants...
Souvenirs, souvenirs... La gueule de bois est pour bientôt !
TK Bremen, son nom ne quittera jamais Erdeven
Télégramme du 24 janvier 2012
Demain soir au plus tard, le TKBremen aura disparu d'Erdeven... à l'exception d'un morceau comportant le nom du cargo. La ville l'a récupéré pour ne pas oublier.
C'est un imposant morceau d'acier d'une couleur incertaine, naviguant entre le rouge et le grenat. En lettres blanches s'étale l'inscription TK Bremen. La découpe au chalumeau de ce morceau prélevé sur la proue du bateau en a écorné les bords, rendus tranchants par l'opération. Les services techniques de la ville d'Erdeven l'ont récupéré et mis au secret.
Le même destin que la Main verte ?
«On ne sait pas encore ce qu'on va en faire, on va y réfléchir», indique le maire, Françoise Le Jossec, dont la commune accueille déjà un morceau d'acier célèbre: une main verte monumentale placée à l'entrée de la plage de Kerouriec pour commémorer l'opposition victorieuse à l'installation d'une centrale nucléaire, en 1975. Après restauration, le morceau duTK Bremen connaîtra sans doute un destin similaire, sur la plage de Kerminihy ou ailleurs. Dès demain en tout cas, il devrait être le plus gros débris du navire échoué le 16 décembre encore présent sur la commune. «Dans les deux jours tout sera fini», a, en effet, confirmé, hier, Marc Gander, l'officier de communication de la préfecture maritime. Vers 15h, lorsqu'il s'exprimait sur la plage de Kerminihy, seul un porque, un élément coudé servant à la fois à consolider la muraille et à supporter le pont, se dressait encore timidement dans le ciel. Au sol, il restait encore une partie du fond du bateau sur une quinzaine de mètres (109m au départ). Et, a priori, plus d'hydrocarbures à l'intérieur. «Tout a été pompé», a indiqué le capitaine de frégate Gander. Par sécurité, un canot pneumatique traînant un barrage flottant se tenait prêt à intervenir à quelques mètres de la carcasse à demi immergée. Il est vrai que le sujet est sensible: hier matin, l'entreprise néerlandaise Euro Demolition a stoppé le travail et ne l'a repris qu'après avoir reçu une attestation des autorités lui donnant quitus pour la pollution constatée dimanche sur la plage de la Roche-Sèche (lire ci-dessous).
Criblée sur 1 à 2m
Si la déconstruction s'achève bien demain, il faudra «une petite semaine» pour débarrasser le chantier. Ce qui comprend le démontage et l'évacuation des engins, ainsi que le démontage du cheminement de fer et de bois permettant le passage des engins et leurs évolutions sur la plage. Celle-ci sera également nettoyée par l'entreprise néerlandaise. «Afin de récupérer les morceaux de métal, il y aura d'abord un aimantage puis un criblage sur une à deux mètres de la basse mer au bas de la dune», a annoncé l'administrateur des affaires maritimes, Hervé Moussaron.
• Benoit Siohan
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