Très haut débit en Cornouaille
14/01/2011
Cornouaille numérique, 2011 année charnière
Télégramme de Brest du 14 janvier 2011
Hervé Herry, vice-président de Quimper- Communauté, élu référent pour le développement numérique du Pays de Cornouaille et Stéphane Troprès, chargé de mission, annoncent une année charnière pour la Cornouaille numérique.
Quimper Cornouaille Développement, est notamment chargé de l'aménagement numérique de la Cornouaille: développement du haut débit quimpérois Herminéo (*) et configuration d'un projet cornouaillais. Point d'étape.
Où commence le Très haut débit?
Il y a cinq ans, nous disposions de 500 kilobits et cela était suffisant pour notre usage des ordinateurs. Aujourd'hui, l'ADSL demande deux megabits. C'est à ce niveau qu'intervient le conseil général qui va permettre l'accès à l'ADSL à tout le département, notamment par la technologie hertzienne Wimax. Le Très haut débit, qui commence au-delà de 2 mégabits par seconde, est piloté par la Région. Les pays comme celui de Cornouaille travaillent, dans ce cadre, à un schéma d'aménagement numérique.
Quel est l'enjeu?
Aujourd'hui, le numérique est considéré comme le troisième service public après l'eau et l'électricité. Pour l'installation d'une entreprise, l'accès au THD est une condition indispensable. Les ménages vont aussi bientôt avoir les mêmes exigences pour s'installer dans une commune. Depuis peu, tous les élus en sont convaincus. Ils doivent définir leurs priorités au niveau des communautés de communes. Par exemple, le pays de Douarnenez décidera-t-il d'équiper d'abord la zone industrielle, l'hôpital, la mairie? Nous assurerons la cohérence de l'ensemble de la Cornouaille.
Quels sont les moyens?
Le THD passera par la fibre optique. La Région vise 100% de foyers équipés à horizon 2030. Les opérateurs privés, Free, SFR, Orange font actuellement des investissements colossaux au niveau national en fibre optique. Ils vont là où c'est rentable. En Bretagne, cette rentabilité c'est le centre-ville de Rennes, quelques quartiers de Brest, le centre-ville de Quimper. Si la collectivité ne fait rien, nous aurons une fracture numérique, du haut-débit à deux vitesses. Nous ne voulons pas que le privé dicte l'aménagement du territoire.
Par où commencer?
On peut avancer sur deux chantiers. D'abord le déploiement de la fibre optique. Ensuite la montée en puissance sur le réseau téléphonique actuel. Le réseau est en cuivre. À un kilomètre d'un centre téléphonique (il y en a 86), il peut supporter 10 mégabits et le client a accès à toutes les offres. Mais ensuite il y a une déperdition importante. Le principe est donc de remplacer des portions de cuivre par de la fibre par exemple entre le central téléphonique et le sous-répartiteur (ils sont 470), pour se rapprocher des usagers.
Le chantier est énorme?
France Télécom dispose déjà de beaucoup de fibre optique. Nous avons fait une demande pour savoir où était le réseau. Nous attendons toujours l'information. Il y a tout un réseau téléphonique qui pourra être utilisé pour faire passer la fibre. Nous sommes aussi en contact avec le Syndicat d'électrification car une partie du THD passera par des fils aériens.
Quelles sont les prochaines échéances? 2011 est une année charnière. En mars, nous validerons les priorités définies par le schéma d'aménagement numérique. Ensuite, il nous faudra décider. Ou bien on attend la mise en route du plan régional qui peut prendre du temps, ou alors on sollicite l'autorisation et les financements pour démarrer tout de suite, les deux chantiers en parallèle: le déploiement de la fibre optique et la montée en puissance sur le réseau.
(*) Hermineo est un projet initié par Quimper-Communauté, dont la réalisation a été confiée dans le cadre d'une délégation de service public à la société Quimper-Communauté Telecom, filiale de la société Axione. Il s'agit d'équiper l'agglomération d'un réseau Très haut débit, constitué d'une boucle de 90km en fibre optique enterrée, complétée par des dessertes DSL et Wimax.
Recueilli par Ronan Larvor
Bravo, les bretons du Nord, pourquoi pas en Morbihan !
Laval boucle son installation de fibre en 7 ans, soit en 2018. En "Cornouaille" les bretons sont plus lents, 2030. Et tout ne sera pas de la "fibre" !
L'intérêt de cet exemple des Cornouailles est dans le professionalisme et le réalisme des ambitions. N'oublions pas que la partie se joue avec un monopole en place, celui de France Telecom, qui dispose déjà de "tronçons" importants en fibre ! Où, mystère et boule de gomme... c'est le biais obligatoire aujourd'hui, car la concurrence se joue "à la française" !
La mutation en Cornouaille ne sera pas totale : l'idée est de remplacer les grandes artères par de la fibre, puis d'acheminer les flux chez le particulier par le réseau "cuivre" (ADSL ou VDSL), par le "hertzien" (Wimax) et éventuellement par les lignes électriques. Et ceci pour atteindre des débits garantis de 10 mégabits par seconde. C'est 10 fois moins que par la fibre de bout en bout ! Mais c'est surtout moins cher !
Avec les technologies nouvelles on voit bien que la "topologie" des réseaux prend la première place dans les choix économiques.
Dans une géographie de "presqu'île" on sent bien que le futur réseau sera en "arbre" avec un "éclatement" en zones plus nombreuses qu'aujourd'hui ! Avec l'abandon du système actuel de deux plateformes, incluses dans la séparation communale !
Dans le Très haut débit on a aussi besoin de revoir le découpage administratif de la presqu'île !
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