Les activités humaines...
09/11/2010
Oiseaux du golfe du Morbihan, pas de signe de reprise
Télégramme de Brest du 9 novembre 2010
En vingt ans, les populations d'oiseaux migrateurs ont baissé de plus de moitié dans le golfe du Morbihan et les derniers comptages effectués sur 2009-2010 ne présentent aucunsigne d'amélioration.
Depuis quarante ans, des ornithologues scrutent à la jumelle les oiseaux du golfe, non seulement pour observer les migrations mais pour les évaluer. Cette première comptabilité a été lancée par Roger Mahéo au début des années 60 sur les canards et les foulques. Mais c'est l'année 1991 qui sert de référence. Elle correspond à l'inscription du golfe par la France en «zone de protection spéciale», autrement dit une zone «intérêt majeur» pour l'accueil des oiseaux en migration et en hivernage, ce qui a justifié aussi son classement dans la Convention internationale de Ramsar au titre des zones humides. Depuis cette date, un suivi, généralisé à 30 espèces d'anatidés (canards), foulques et limicoles (petits échassiers), est réalisé tous les ans, du mois de septembre à mars. Des compteurs dûment entraînés à ce chiffrage et capables d'identifier instantanément les différents hôtes du golfe sont chargés du recensement (voir ci-dessous). Ces résultats constituent «un indicateur de l'état de santé du site et permettent d'évaluer l'état de conservation des populations d'oiseaux et l'efficacité des mesures de protection».
«Pas mirobolant» Le collectif de suivi a rendu, début octobre, son bilan annuel. «Globalement, la situation n'est pas mirobolante», souligne Guillaume Gélinaud, conservateur de la Réserve naturelle des marais de Séné. «Sur vingt ans, la tendance est à une forte diminution», précise-t-il. Le golfe reste une zone importante de repli mais la situation est à un niveau bas. Les effectifs diffèrent selon les hivernants. Le fait que le bilan soit consolidé à 30 espèces permet d'avoir une orientation générale. «C'est comme un indice des prix qui n'aurait pas de sens si n'étaient pris en compte que quelques produits», indique Guillaume Gélinaud. Ces comptages montrent une chute brutale des effectifs à la fin des années 90, début 2000, avec depuis une situation qui reste plus ou moins stable et sans signe d'amélioration. La baisse est particulièrement vertigineuse pour la bernache cravant qui est passée d'une moyenne de 26.000individus entre 1991-2000 à 13.000. Descente en flèche aussi pour le fuligule milouin (de 1.200 à 50 unités), pour le canard siffleur et le pluvier argenté.
Bon pour la barge
En revanche, des espèces sont stables ou progressent: le tadorne de belon, la sarcelle d'hiver, le canard colvert et souchet, l'avocette. Certaines ont même fait des bonds spectaculaires comme la barge à queue noire. On en dénombre 3.700 contre 220 en moyenne entre1991 et2000. «Mais cela n'inverse pas la tendance», précise Guillaume Gélinaud. Au total, ce sont plusieurs dizaines de milliers d'oiseaux qui continuent à stationner dans le golfe à partir de septembre jusqu'à la fin de l'hiver, ce qui continue à en faire l'un des dix principaux sites en France. «Toutefois ces comptages, ajoute Guillaume Gélinaud, ont un rôle de surveillance mais ils ne permettent pas d'expliquer la baisse».
Gabriel Simon
Une baisse des populations qui n'est pas expliquéePourquoi les oiseaux migrateurs sont-ils en diminution dans legolfe? Faute d'étude précise, on ne peut soulever pour l'instant que des hypothèses.
La diminution des herbiers. C'est la première cause émise par les ornithologues. Il s'agit des herbiers de zostères naines, ces petites plantes qui vivent sous l'eau forment des garde-manger dont se régalent les bernaches et les canards. L'avantage de ces végétaux est qu'ils sont découverts à marée basse et donc accessibles aux oiseaux. Mais ils sont en diminution dans le golfe. Les huîtres sauvages. Les huîtres sauvages commencent à proliférer sur les vasières. Il suffit que quelques huîtres s'agglutinent pour servir de support à des concrétions qui peuvent devenir importantes. «Ces huîtres, souligne Guillaume Gélinaud, peuvent modifier le peuplement des invertébrés dont se nourrissent les oiseaux». Le dérangement. Les oiseaux n'aiment pas la présence humaine. Or, les activités de loisirs ne cessent de se développer dans le golfe. Notamment des activités nautiques. Mêmes si elles sont douces, comme le kayak, elles peuvent avoir de l'influence sur les populations d'oiseaux. D'autres activités, comme la marche sur certains sentiers, peuvent avoir aussi des conséquences, ou la présence de chiens non tenus en laisse, sans parler de la pêche à pied. Le changement climatique. On observe des changements d'aires de répartition des oiseaux d'eau. Des espèces hivernent plus au Nord, en Angleterre ou Pays-Bas, alors que par le passé, elles stationnaient en Espagne. «On voit, grâce aux baguages, que des nouvelles générations ont de moins en moins tendance à migrer», indique Guillaume Gélinaud. «Mais je reste dubitatif», ajoute-t-il. On trouverait par voie de conséquence plus d'espèces à hiverner dans le golfe». La réserve de Séné. Ce sanctuaire pour oiseaux a-t-il un effet sur le niveau des populations? Certainement en stabilité. En automne et hiver, on constate un effectif plus important sur la sarcelle et le canard souchet.
La "pêche à pied", un vrai souçi !
Ce que l'on constate dans le Golfe est également valable sur les côtes de la presqu'île ! Ces "meutes" de pêcheurs à pied qui déferlent en période de grandes marées deviennent un grand danger pour nos oiseaux sauvages.
Un exemple à Saint Julien, où les herbiers dans les rochers attirent encore les oies-bernache ! Pour combien de temps ?
Il faut protéger certaines zones d'herbiers en y interdisant la pêche à pied !
1 commentaire
t'inquiète pas ma poule.Les zozios reviendront quand ta centrale nuclèaire tournera a fond. On verra meme des goelands a 4 ailes
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